NEWSLETTER INTERCORDIA

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NEWSLETTER DECEMBRE 2020

"S'ENGAGER C'EST ECRIRE UN NOUVEAU CHAPITRE DE SA VIE"

[ VISIOCONFERENCE AVEC ALEXANDRE POUSSIN ]

Alexandre Poussin ( écrivain voyageur ) s'est exprimé sur le thème de l'écriture : outil de relecture et de transmission des rencontres interculturelles 

Y a quelque jours Alexandre Poussin nous a donné à voir, à entendre, et à partager une expérience magistrale, de rencontres interculturelles centrée sur ses nombreux voyages   Après un premier tour du monde à vélo, ses périples ont évolué au fil des années … ils sont devenus plus longs, plus lents, plus profonds . Dans l’Himalaya , en Afrique du Sud , au Soudan, au Yémen  ou à Madagascar, il a parcouru des milliers de kilomètres, avec sa femme puis en famille,  pour voir comprendre, recevoir, donner et aimer

 

De retour en France, il se définit comme écrivain voyageur et tente de nous apporter des clés pour aborder avec justesse et en vérité la rencontre interculturelle.

 

La préparation du voyage est fondamentale pour vivre son séjour et rejoindre ceux que l'on visite. Alexandre insiste sur la nécessité absolue d'apprendre quelques rudiments de langage. … Il est indispensable de concentrer notre énergie sur cet apprentissage, de connaitre quelques dictons (on y apprend beaucoup de la culture locale) , d'étudier aussi le contexte historique et géopolitique , de lire toujours , d'exercer sa curiosité.

 

Ce sont des attitudes très simples qui montrent qu'on est disposé à aller à la rencontre de l'autre, Se documenter avant le départ et tout au long de son voyage est essentiel car tout est culturel, Lénine disait que "même boire un verre d'eau était culturel ". 

 

On peut engager dès le début une réflexion par rapport au don, celui qui est reçu : comment ne pas peser sur les personnes qui nous accueillent, et celui qui est offert : comment préserver la dignité de celui qu'on vient aider .

Alexandre et ses compagnons de voyage offraient en échange d'un accueil ou d'un repas, des spectacles de jongleur, de musique  mais il encourage à se faire avant tout vulnérable, pauvre, et fatigué, à adopter une posture de candeur et d'humilité qui est essentielle pour rejoindre l'autre.

 

« Aider c'est très compliqué », dit-il, la gratuité peut être acceptée ou bien refusée comme à Madagascar, par exemple, où le mot gratuit n'existe même pas dans la langue malgache.

Il y a pourtant, et Alexandre l'a vécu très intimement, plus de bonheur à donner qu'à recevoir, la générosité est épanouissante car elle nous offre un supplément d'âme et la place du volontaire est dans cette richesse du don de soi.

 

Au cours de la mission, du voyage, le volontaire, le voyageur trouve des moyens pour ouvrir les portes et les cœurs. Les verrous sautent plus facilement lorsque on adopte le point de vue ou les habitudes culturelles de l'autre. Mais il s'agit de se montre curieux sans jamais être inquisiteur, de se mettre avant tout à son écoute , de  faire des gestes ou des mimes pour se faire comprendre, avant tout de se montrer joyeux, de partager des rires

et toujours de relier sa présence aux attentes de celui que l'on visite ,

 

Alexandre et ses compagnons expliquaient toujours être en route vers Jérusalem, 3eme ville sainte de l'Islam et promettaient d'y porter le souvenir et la prière des personnes croisées

La rencontre est l'occasion de relier deux curiosités, elle est un moment de partage que l'on vit, ne serait-ce qu'un instant ,comme fraternel.

 

[ INTERVIEW AVEC MONIQUE TONQUET ]

Rencontre et échange avec Monique Tonglet, engagée depuis plus 40 ans à ATD- Quart Monde

Profondément marquée par l’enseignement du Père Joseph, Monique Tonquet analyse pour nous en quoi l’écriture et la lecture sont des chemins de dignité pour les plus fragiles, et un moyen d’approfondissement pour ceux qui les accompagnent

 

Quand et comment avez-vous connu ATD ?

-   Depuis toujours, je me sentais animée par le désir de me rendre utile auprès des plus pauvres. Après mes études d’infirmière, j’ai rencontré l’équipe d’ATD à Nancy. J’avais 23 ans et j’ai très vite su que je m’y sentirais à ma place

 

 Pouvez vous nous parler de ce qui vous a intéressée dans l’enseignement du Père Joseph, fondateur d’ATD ?

- « Honneur et fierté des pauvres » : deux mots qui revenaient sans cesse. Le Père Joseph nous enseignait que les

 personnes qui vivent dans la misère ne doivent pas être assistées mais qu’elles ont des choses à dire au monde :   qui peut mieux parler de la justice que celui qui vit l’injustice ? qui peut mieux parler de la famille que celui qui en   est privé ? il nous demandait de nous mettre à l’école des plus pauvres en écrivant chaque soir nos   rencontres avec les familles : « noter les petites choses de la vie quotidienne est d’une importance capitale »   disait-il ; à travers l'écriture, nous voulons comprendre ce que les gens vivent, ce qu’ils refusent de vivre, ce qu’ils   veulent vivre. Ecrire permet de témoigner de leur courage…

 

 Pourquoi cette pédagogie de l’écriture pour les membres d’ATD ?

- Parce qu’écrire permet de réfléchir : « en se remémorant les visages, les mots, les gestes, on découvre qu’on n’avait pas compris sur le champ »

Et l’écriture sert aussi la dignité : « toute parole a le droit d’être message pour d’autres hommes, surtout quand elle émane des plus défavorisés ; accéder à l’écriture, c’est entrer dans l’histoire. Si nous parvenons à écrire le message du Quart Monde, nous faisons avancer sa cause « ( P. Joseph)

Parlez nous du silence …

L’expérience du silence est liée à l’année que j’ai passée à Rome, avec mon mari. J’ai alors travaillé dans un dortoir de personnes malades âgées dans une maison des sœurs de Mère Thérèsa… Je travaillais en silence, faisant le ménage dans les dortoirs, isolée par ma méconnaissance de la langue.

Mon regard s’est alors aiguisé. Je notais les petites choses que je voyais, qui se répétaient, les gestes de solidarité entre les personnes … l’écriture m’a permis de voir …  je prenais conscience, en écrivant,  que certains actes  que je considérais comme  des détails étaient en fait importants pour ceux qui les posaient. Et je comprenais alors leur richesse.

 

Comment avez-vous donné la parole aux personnes vulnérables ?

A mon retour de Rome, j’ai participé à un groupe d’ATD qui attachait de l’importance à la retransmission par l’écriture. Là, j’ai écrit des textes sur les rencontres silencieuses que j’avais faites à Rome, sans savoir où cela me mènerait.

Il s’agissait pour moi de repenser aux personnes connues, méditer en quelque sorte sur ce qui s’était vécu là-bas … et puis un jour, le texte était mûr …

Ces textes ont été rassemblés dans un livre « Neuf mois place St Pierre » ;

Plusieurs de ces personnes âgées ne savaient ni lire ni écrire … et de mon côté, écrire m’a permis de témoigner, de donner ce que ‘avais reçu, de participer à ce que le Père Joseph appelait « l’inversion du regard »

 


NEWSLETTER AVRIL 2020

COMMENT INTERCORDIA VIT CETTE PERIODE DE PANDEMIE ?

QUE DISENT NOS VOLONTAIRES SUR LE TERRAIN ?

[ Témoignage ] Thibaut, volontaire au Cambodge avec l'ONG " Vivre de Sa Terre ", nous raconte son retour précipité en France 

Etudiant à l’ICP pour préparer le Diplôme Universitaire de Solidarité International, j’étais en Volontariat dans la région du Nord-Ouest du Cambodge pour une ONG Cambodgienne : « Vivre de sa Terre ». Mes missions étaient diverses et variées. Dernièrement, je m’occupais de la mise en place d’une banque de semences et de la création de plusieurs écoles en agroécologie.

 

Mon retour en France a été précipité face à l’actuelle pandémie. Sur place, mes missions ont été adaptées et pour la plupart suspendues. Parallèlement, nous avons décidé de ne plus aller voir les agriculteurs en Province ce qui a marqué un coup d’arrêt dans l’activité de Vivre de sa Terre ; les évènements que nous organisions s’annulaient un par un. Moralement ce n’était pas facile de voir s’arrêter ce que nous avions préparé quelques semaines en amont !

Outre les déplacements qui commençaient à se limiter, la fermeture des hôtels et des restaurants, le plus choquant c’était une méfiance par rapport aux européens commençant à se faire ressentir. Mon activité se cantonnait donc à du télétravail ce qui ne correspondait plus à mon projet d’origine. Le fondateur de l’organisation m’a émis l’idée de rentrer en France si je le souhaitais en insistant du fait de la situation instable avec le manque de transparence de l’information du gouvernement et les services médiocres du système sanitaire …

 

C’est donc dans ce contexte particulier que j’ai décidé de rentrer en France. Etant donné la fermeture des frontières, la seule solution était un avion de rapatriement de l’état Français et c’est à 1h30 du matin que l’ambassade m’appelle pour pouvoir bénéficier de cet avion de fin journée. Je suis donc parti sans prévenir les membres de l’association et mes amis sur place ! L’aéroport était à 8h de bus de mon ONG, finalement j’étais sur liste d’attente et j’ai du attendre l’avion du surlendemain ! Dans l’avion c’était assez étrange de voir tout le monde en masque. L’escale à Doha aura duré 9 heures sans possibilité de s’alimenter, les commerces de l’aéroport étaient fermés. Comparé aux autres rapatriés, j’ai mesuré la chance que mon père puisse venir me chercher à Roissy alors que bon nombre d’entre eux était en questionnement par rapport à leur retour. J’ai aperçu mon grand frère qui logeait chez mes parents pour le confinement et du fait de mon retour il a pris la décision de repartir chez lui par mesure de précaution d’autant plus qu’il venait d’avoir des jumeaux un jour plus tôt.

Cette décision compréhensible fut assez difficile à vivre pour lui comme pour moi car au vu de nos récents évènements de vie importante pour chacun de nous, nous aurions aimé partager et nous serrer dans les bras. Je suis très content d’être rentré, j’organise mon temps de confinement entre piano, lecture, sport d’intérieur et rédaction de mémoire. Je continue mon engagement auprès de l’association à distance en tant que bénévole. C’est assez agréable de passer du temps avec mes parents après cette expérience et de pouvoir échanger avec eux sur ce que j’ai vécu !

[ Témoignage ] Blanche, volontaire partie au Liban avec l'ONG " Anta Akhi ", nous partage ses expérience auprès des personnes avec un handicap et son retour en France 

La maladie au Liban est quelque chose qui est pris très au sérieux car il y a très peu d’infrastructures pour accueillir les malades. En Février, la population s’est très vite confinée d’elle-même et il nous a fallu nous adapter : Le contact physique a été interdit avec les jeunes handicapés, et nous ne pouvions plus leur serrer la main alors qu’ils ont besoin de ce lien pour se sentir reconnus  nous avons été obligés, donc, développer d'autres stratégies  de communication : nous chantions, nous avons installé un oiseau à l’étage pour qu’ils le regardent et l’écoutent chanter s’expriment  … Et puis tout d’un coup, les volontaires français ont du partir … Ce fut un départ soudain. Les personnes handicapées dont je m’occupais ont été tristes de mon départ rapide mais elles étaient surtout  très anxieuses de la suite de leur confinement. Il y avait beaucoup de sentiments mélangés.

Maintenant, je suis de retour en France je me dis qu’ici, nous devons au moins respecter les consignes qui sont censés nous sauver ; ne pas y être attentif me semble être une forme d’égoïsme. Arrivant en France, j’ai souhaité continuer une mission qui s’est achevée trop vite au Liban. Aussi, je travaille maintenant dans une entreprise qui livre des repas à domicile pour les personnes âgées. Il me semble que c'est nous les jeunes d'aider notre patrie et les personnes vulnérables dans le besoin.

[ Interview ] Agnès, volontaire partie en Israel avec l'Oeuvre d'Orient nous exprime son expérience vécue sur place 

Ici en Israël, des mesures strictes ont été prises dès l’annonce du risque de pandémie. Le Pays, très touristique, était particulièrement en danger. Tous les touristes ont été très vite confinés dans leurs hôtels puis renvoyés chez eux.

Nous avons ainsi vu partir un grand nombre de volontaires. Les mesures sont montées crescendo jusqu'à aboutir au confinement total de toute la population.

 

 

 

 

Concrètement,  qu’est ce que se passe pour moi ?

Pour ma part, mon contrat me donnait la possibilité de rester… ce que j’ai fait. En fait, je dirais que mon quotidien n’a pas beaucoup changé. Je continue à travailler normalement, avec les mêmes horaires et je ne ressens pas de pression, ni de stress. Ce qui change donc, c’est que de nombreux employés, normalement externes, sont logés au centre..  Ici, les résidents ont besoin d’une présence H24. Cela donne une bonne ambiance, parfois fatigante car ils parlent fort dans la salle à manger, mais plutôt agréable car cela nous permet de passer plus de temps avec eux. Au travail, nous devons, bien sûr, respecter de strictes normes d’hygiène . Nous ne sortons pas du tout de notre village et ce n’est pas évident de vivre sur son lieu de travail sans la coupure entre la vie privé et le travail

 

Les conséquences sur les résidents :

L’école est fermée depuis plus de trois semaines. Les résidents ne comprennent pas ce qui se passe ni pourquoi l’école s’est arrêtée. Ce changement a un fort impact sur les résidents : ils sont plus agités et perturbés … Les rythmes sont déréglés alors que La plupart d’entre eux a besoin d’avoir une régularité et beaucoup de rituels pour se sentir en sécurité. Alors cette situation qu’ils  ne peuvent pas contrôler les stresse car elle bouleverse leur quotidien.

 

Qu’est ce que je ressens ?

Je dirais que plusieurs sentiments s’entremêlent en moi. Pour commencer, beaucoup de personnes disent admirer notre décision de rester en mission. Je tiens à préciser qu’il n’y a rien d’héroïque la dedans. Je me suis engagée pour une mission d’un an et ne suis pas prête à rentrer chez moi au bout de six mois. Je m’estime chanceuse d’être ici, de pouvoir continuer à travailler et donc me sentir utile, d’être dans un cadre très favorable (la nature, la montagne…), et enfin je préfère mille fois être ici qu’en France enfermée chez moi à rien faire.

Ensuite, j’éprouve de la crainte et je m’inquiète en particulier pour ma famille ; je pense aux soignants, aux gouvernants, à tous ceux qui doivent prendre des décisions …

Et enfin j’ai de l’espoir. Même si, j’ai la crainte que ce virus touche des pays plus pauvres.

 

Pour conclure : une belle leçon !

Même si la vie semble s’être arrêtée partout dans le monde, elle se manifeste ici sous un autre jour. Les personnes handicapées ne cessent pas de vivre et ne dépriment pas à cause des restaurants fermés. Mais ces personnes ont une joie de vivre et une simplicité de profiter du moment présent assez incroyable. C’est une belle leçon de vie dans ces temps difficile où l’on cherche à s’occuper à tous prix. Ce sont là des points positif de mon confinement en Israël. 


NEWSLETTER JUIN 2019

QUELLE EST LA VALEUR D'UNE EXPERIENCE DE SOLIDARITE INTERNATIONALE ?

[Témoignage ] Patrice Rouer, coach en entreprise s'exprime sur les besoins des entreprises actuelles auprès des jeunes 

"Un jeune qui peut témoigner d’une expérience de solidarité internationale se donne un sacré bonus dans un entretien de recrutement ou pour son évolution professionnelle. Il n’y a pas photo !

D’un point de vue « dynamique professionnelle », une expérience, telle que celle proposée par INTERCORDIA, constitue un vrai tremplin. Elle développe avant tout des « savoir être » qui sont de plus en plus appréciés des recruteurs.

Faisons une petite démonstration rapide pour ceux qui auraient encore des doutes.

Voici quelques ingrédients qu’un recruteur a toute probabilité de repérer chez un candidat à un poste, quel qu’il soit, après son expérience INTERCORDIA :

 

L’ouverture à l’interculturalité : elle témoigne d’une ouverture d’esprit, de la curiosité et une envie de découvrir et d’apprendre. Ça semble évident, mais il est bon de se le rappeler

> Le corollaire qui en découle, bien évidement, : l’adaptabilité.

La résilience, c'est-à-dire la capacité à rebondir : Les contextes dans lesquels s’inscrivent les missions sont le plus souvent truffés d’imprévus et d’inattendus; ils sont tellement différents des nôtres, nous européens ayant grandi dans des environnements confortables.

Enfin, la capacité à travailler en équipe est essentielle. C’est devenu un prérequis universel.

Dans un monde incertain, où la visibilité se réduit de plus en plus au court terme, nos manières de travailler sont dorénavant différentes et irréversibles ; elles supposent :

De la créativité, savoir penser « out of the ». Avoir bourlingué et s’être confronté à des environnements différents et multi culturels y contribue largement ;

Une bonne connaissance de soi, ce qu’on peut aussi appeler la maturité : dans un monde de plus en plus complexe, on ne s’en sortira que si l’homme est placé au centre des préoccupations et des organisations. Face aux difficultés et aux imprévus, la prise de recul et la maturité sont aidantes.

La frugalité, ou la débrouillardise. On apprend de plus en plus en faisant. Fini les plans à 5 / 10 ans. Cette compétence milite pour des expériences telles que celle vécues par les cordialistes.

La capacité d’engagement devient décisive ; d’ailleurs, elle est recherchée par les entreprises.

 

Aller à la rencontre de ces différences prépare le volontaire à participer et vivre les transformations de notre société et de nos entreprises!"

 

[Témoignage ] Marion Abonnenc, s'exprime sur ses compétences acquises et développées lors de son expérience de volontariat 

"Dans le cadre de mon année de césure avec Intercordia, j’ai effectué une mission en Inde, dans l’Etat du Tamil Nadu, avec la structure Credit At People, durant six mois. Assistante chef de projet sur des programmes de microcrédit auprès des femmes de basses castes en milieu rural, j’ai été en charge du suivi terrain et de l’évaluation d’impact économique et social de ces programmes.

La mission m’a permis de développer deux compétences principales : la capacité à être force de propositions et la capacité à interagir avec différentes parties prenantes.
J’ai été très libre, durant la mission, de proposer des idées et des suggestions d’améliorations. De ce fait j’ai appris à ne plus simplement identifier les problèmes (posture passive) mais à proposer des solutions (posture active). Considérant que la place des hommes dans les programmes de microcrédit destinés aux femmes n’était actuellement pas prise en compte, j’ai ainsi pris l’initiative de rédiger un rapport sur cette thématique afin d’améliorer la pertinence et l’efficacité des programmes.
Par ailleurs j’ai appris durant la mission à interagir avec différents interlocuteurs (les salariés indiens, les femmes sur le terrain, les volontaires françaises, les membres du board de CAP). Chaque interlocuteur a sa propre vision des programmes et cela peut parfois engendrer des tensions. L’écoute attentive et l’analyse des attentes et besoins de chaque interlocuteur m’ont permis de développer une meilleure compréhension de l’environnement du projet, des éventuelles difficultés rencontrées et donc d’aborder le travail collectif avec plus de sérénité.


Avant mon départ en mission j’ai suivi une formation au départ avec Intercordia. Riche et intense, la formation m’a permis d’acquérir une meilleure connaissance de moi-même et de mes réactions dans différentes situations. Elle m’a par ailleurs permis de prendre conscience de la réalité complexe des programmes de solidarité et du danger de la pensée dichotomique (le bien/le mal) dans un environnement multiculturel. En ce sens la formation Intercordia a été déterminante une fois en mission car elle m’a permis de prendre du recul, de savoir questionner les grands concepts (« autonomie » des femmes à travers les programmes de microcrédit) tout en restant respectueuse des analyses faites jusqu’à présent par ma structure d’accueil (CAP).

Après la mission, j’ai poursuivi mes études avec un master en gestion de projets internationaux à l’ESCD 3A. Depuis bientôt deux ans j’effectue ce master en alternance au sein d’une Fondation d’entreprise qui travaille sur les thématiques de la rupture de la solitude en ville et de l’accès aux produits de première nécessité. Les compétences que j’ai développées à travers la mission en Inde me sont essentielles dans ce poste : j’ai en effet pour objectif de mettre en relation deux secteurs qui ne dialoguent traditionnellement pas (le secteur associatif et le secteur de la grande distribution). Savoir être force de propositions est également essentiel au vu des différents enjeux rencontrés par l’entreprise et la Fondation actuellement (réduction du gaspillage alimentaire, implication des collaborateurs, développement des partenariats associatifs). "